Feb 10, 2011

La prétendue arrogance française ressassée par les Bruxellois

Résidant depuis 7 ans à Bruxelles, il ne se passe pas une semaine sans que j'entende que les français sont "arrogants". Je l'entends tellement que je n'y prête la plupart du temps aucune attention, à l'instar de nombreux expatriés français à Bruxelles, pas plus que je ne prête attention au fait que les Bruxellois supportent systématiquement n'importe quelle équipe sportive, fut-elle grecque, espagnole, anglaise (évidemment!), chinoise, kazakh ou même de Tuvalu, du moment qu'elle est opposée à une équipe française (il est vrai qu'on voit plus souvent la France jouer au niveau international que la Belgique, alors forcément, ça distrait plus souvent...) Les fautes françaises étant usuellement - et très sportivement - saluées de grandes claques dans le dos, de lampées de bière suivies de ricanements sarcastiques. Le désir des bruxellois de voir la France perdre est pathologique. À peine un Bruxellois sait qu'une personne est française qu'il ne manque pas une occasion de lui remémorer telle ou telle défaite sportive. Ils les apprennent par cœur...
Mais là j'ai trouvé la Bruxelloise qui décroche le pompon de la bigoterie anti-française : J'entends donc cette quarantenaire dire sans ciller, que les français sont arrogants parce qu'ils ne parlent pas de langues "étrangères". J'en parle 5 et je suis en train d'apprendre le néerlandais, ma 6ième donc. Dans ma famille au premier degré on en parle 8. Mon sang ne fait qu'un tour. Cette péronnelle ne parle justement pas le néerlandais, pourtant langue officielle exclusive de sa commune de résidence en périphérie bruxelloise depuis des années, et elle baragouine à peine un vague anglais, sans doute glâné des Beatles. 1 langue à peine et demie donc et pas celle de son environnement (!). Embarrassée lorsque je lui rétorque que ses affirmations gratuites, appliquées à tout autre population, relèveraient de la xénophobie pure et simple, et que de nombreux français parlent allemand, espagnol, italien, portugais, arabe, chinois, voire anglais (mon cas et celui de toute ma famille) elle se reprend et déclare doctement que les chiffres montrent que les français ne parlent pas "anglais", et ce sans produire aucun chiffre à l'appui de sa thèse (chiffres qui la contredisent puisqu'Eurostat recense qu'environ 59% des Français parlent au moins une langue étrangère, anglais en tête, tandis que 69% seulement des Belges le font dans un pays qui compte pourtant 3 langues officielles !)
Il y en a vraiment qui n'ont peur de rien. Et cette ville haineuse en pleine guerre linguistique se veut la capitale de l'Union Européenne. Capitale de la désunion, non, peut-être ?

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